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Duchesse de Kent : l’hommage est prévu pour le 16 septembre

Cousine de la Reine Élisabeth II par son mariage avec le Duc de Kent, elle aura marqué l’histoire de la famille pendant des décennies. La Duchesse de Kent vient de s’éteindre à 92 ans, dans sa résidence de Kensington Palace qu’elle aura habité comme une maison de famille plus que comme un palais. Et avec elle disparaît une certaine idée de la noblesse britannique : raffinée, discrète, mais toujours ancrée dans son époque. Buckingham a confirmé que ses funérailles auront lieu le 16 septembre prochain, en présence de nombreux membres de la famille royale britannique, dont le Roi Charles III en personne.

Toujours rayonnante dans ses acticités royales, Katharine Worsley voit le jour en 1933 dans le Yorkshire, au cœur de la campagne anglaise. Fille d’un baronnet, elle grandit dans une atmosphère d’équitation, de musique et de traditions victoriennes revisitées par l’après-guerre. De cette enfance, elle gardera le goût des choses simples, le respect de la nature, et cette élégance naturelle qui fit d’elle une silhouette singulière dans la haute société londonienne des années 50.

En 1961, son destin bascule : Katharine épouse le prince Edward, duc de Kent, cousin germain de la Reine Élisabeth II. La cérémonie, suivie dans le monde entier, lui ouvre les portes de la famille royale britannique. Kensington Palace devient son nouveau foyer, et avec lui, les obligations officielles, les garden-parties, les dîners en robes longues et les bals de charité. Mais là où d’autres auraient cherché la lumière des projecteurs, la Duchesse de Kent cultive l’art de la discrétion. Katharine et Edward auront une fille et deux garçons. Une quatrième naissance devait venir couronner cette union mais la perte de cet enfant plongera la Duchesse dans la dépression.

Plus qu’une princesse, elle aurait voulu être pianiste. Formée à la Guildhall School of Music and Drama, elle n’abandonne jamais sa passion. On la dit capable de s’éclipser discrètement des réceptions pour retrouver le clavier d’un piano, seule avec Chopin ou Schumann. Elle ira plus loin encore : dans les années 90, après avoir renoncé à ses activités et patronages royaux, elle enseigne anonymement (ses élèves et collègues l’appellent simplement Miss Kent !) la musique dans une école primaire défavorisée de Hull. Peu de parents savaient alors que la maîtresse bienveillante qui accompagnait leurs enfants dans leurs gammes était une duchesse de sang royal.

De nombreuses années, elle se consacrera à l’open de tennis de Wimbledon et deviendra célèbre dans le monde entier lors de la remise des trophées aux finalistes. Nombreux se souviennent des gestes de réconfort qu’elle apporte à ceux qui ne remportent pas cette compétition. L’élégance, toujours !

En 1994, la Duchesse surprend à nouveau en se convertissant au catholicisme, un choix hautement symbolique dans une monarchie où l’anglicanisme est institutionnel. Ce geste intime, presque secret, témoigne de son indépendance d’esprit. Loin d’un coup d’éclat médiatique, il révèle une personnalité fidèle à elle-même, guidée par ses convictions plus que par l’apparat.

Dans les années 60 et 70, elle fascine sans le vouloir la presse mondaine. Ses tailleurs aux lignes pures, ses robes fluides et ses chapeaux graphiques font d’elle une muse involontaire de la mode britannique. Toujours chic, jamais ostentatoire, elle incarne une élégance intemporelle qui la distinguera jusque dans ses dernières apparitions publiques.

Avec sa disparition, c’est une page singulière de la monarchie britannique qui se tourne. La Duchesse de Kent laisse l’image d’une femme qui sut conjuguer devoir et liberté, tradition et audace, protocole et passion personnelle. Elle n’a jamais cherché à être une figure glamour, et c’est précisément cette distance, ce mélange de pudeur et de modernité, qui font aujourd’hui d’elle une icône mémorable. À Kensington Palace, ses appartements se referment dans le silence. Mais dans l’imaginaire collectif, la Duchesse demeure cette silhouette élancée, un livre de musique à la main, une présence élégante aux marges de la Couronne — plus discrète que les reines, mais pas moins inoubliable.

©DM05/09/2025 Photos : ©Buckingham Palace