
Paris vibre cet été sous le talent coloré de David Hockney, invité d’honneur de la Fondation Louis Vuitton pour la plus grande rétrospective jamais consacrée à l’artiste, jusqu’au 31 août 2025.
Dans un parcours inédit, investissant la totalité des onze galeries du bâtiment conçu par Frank Gehry, plus de 400 œuvres signées entre 1955 et 2025 illustrent son évolution, des premiers portraits en noir et blanc jusqu’à ses expérimentations numériques les plus récentes.
Dès l’entrée, les inimitables paysages californiens – A Bigger Splash (1967) ou Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) (1972) – offrent une flamboyante introduction. Les jardins anglais du Yorkshire et Normandie occupent les salles ultérieures, explorant les saisons et la nature, notamment à travers les séries 220 for 2020 réalisées sur iPad.
La création numérique prend tout son sens : près de 60 portraits sur iPad dialoguent avec des paysages monumentaux et des hommages à Van Gogh, Monet, Blake et Munch. Le résultat est à la fois académique et résolument moderne.
Sous la direction artistique de Suzanne Pagé, en collaboration étroite avec Hockney lui-même, Ian-Pierre Gonçalves de Lima et Jonathan Wilkinson, l’exposition repose sur une scénographie fluide, divisée en 11 espaces soigneusement orchestrés. L’ambiance connaît un point culminant avec une installation immersive inspirée par ses décors d’opéra, dévoilant un Hockney aussi engagé que sensible au spectacle vivant.
Critiques et visiteurs s’accordent à le dire : l’exposition est une célébration vibrante et émouvante, qui traverse phases autobiographiques, innovations technologiques et questionnements philosophiques — oscillant entre joie visuelle et profondeur méditative
Cette majestueuse rétrospective révèle un Hockney en pleine efflorescence, où l’art, la lumière et le numérique fusionnent pour célébrer la beauté du quotidien et l’émotion pure de l’acte créatif. Une expérience visuelle et sensorielle à ne pas manquer.
Plus qu’une rétrospective, « David Hockney, 25 » est une déclaration d’intimité artistique. L’artiste lui-même ne pensait pas pouvoir y assister de son vivant, les préparatifs ayant débuté il y a quelques années. Aujourd’hui satisfait, il commente : « C’est la plus grande que j’aie jamais eue », confie Hockney. « Ça va être bien, je crois. »
Une réinvention permanente
Depuis ses débuts à Bradford dans les années 1950 jusqu’aux œuvres réalisées en 2025, Hockney démontre une capacité unique à explorer sans relâche les formes, les médiums, les sujets. Peintures à l’huile, dessins au fusain, portraits à l’iPad, paysages numériques ou installations vidéo : chaque salle révèle une facette de l’inépuisable inventivité de l’artiste.
Au rez-de-bassin, l’exposition revient sur les icônes fondatrices : A Bigger Splash (1967), Portrait of An Artist (Pool with Two Figures) (1972) ou encore les célèbres doubles portraits comme Mr. and Mrs. Clark and Percy.
À mesure que les décennies passent, la nature prend le pas : le Yorkshire de son enfance, les campagnes normandes, les jardins de Los Angeles, transfigurés par sa palette audacieuse et ses cadrages déroutants.
Hockney et la lumière
L’artiste anglais a toujours poursuivi un même objectif : révéler la lumière. L’exposition en donne une démonstration éclatante avec la série 220 for 2020, saisissante chronique iPad de la Normandie au fil des saisons, ou encore Bigger Trees near Warter, immense paysage hivernal prêté par la Tate.
Ces œuvres captent l’instant et le transforment, mêlant observation minutieuse et liberté formelle. On y ressent l’influence de Van Gogh, autant que celle des maîtres italiens ou flamands, présents en filigrane dans la galerie 9 avec The Great Wall, mur de références picturales allant de Fra Angelico à Picasso.
La visite se poursuit dans des espaces où l’art devient expérience sensorielle. Une salle de danse et de musique évoque les soirées chez Hockney, où se mêlent amis artistes, musiciens et performeurs. Plus loin, l’artiste rend hommage à son amour de l’opéra dans une installation immersive, conçue avec 59 Studio, projetant le visiteur au cœur d’un spectacle total.
Enfin, au sommet de l’exposition, une salle intimiste dévoile les œuvres les plus récentes, réalisées à Londres en 2023 et 2024. Étranges, contemplatives, ces toiles sont teintées de spiritualité et d’influences inattendues comme Edvard Munch ou William Blake. L’ultime autoportrait de l’artiste y trône, entre cosmos, mythes et silence.
Plus d’infos :
Du 9 avril au 31 août 2025
Fondation Louis Vuitton, 8 Avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris (France)
Réservation conseillée sur fondationlouisvuitton.fr
©DM07/07/2025 Photos : ©Fondation Louis Vuitton