
En cette année du centenaire de la naissance du mouvement Art Déco, une exposition exceptionnelle se prépare à Paris cet automne, en partenariat avec le Groupe Accor et sa division de luxe Orient Express. Sous la nef du Musée des Arts Décoratifs, un bruissement discret précède déjà cet événement. Son nom : 1925-2025, Cent ans d’Art déco.
Cent ans après l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui donna son nom au mouvement, la capitale française rend hommage à un style qui marie virtuosité artisanale et audace technique. L’histoire aurait pu rester dans les vitrines. Mais voilà qu’un invité de marque s’avance sur le devant de la scène : l’Orient Express, mythe ferroviaire et ambassadeur du goût français, renaît à travers un projet visionnaire. Comme un écho au passé, il s’expose en exclusivité dans la grande nef, dialoguant avec des pièces d’archives inédites des trains historiques.
Un mythe en mouvement
« Le futur Orient Express est d’abord un défi technique, un objet en mouvement, sacré par la beauté du rythme », confie son directeur artistique, Maxime d’Angeac. Chaque détail du futur train a été tracé à la main, à l’encre de Chine et à la pointe fine : un geste d’orfèvre à la hauteur de ce symbole du luxe en mouvement. Rien n’a été laissé au hasard. Plus de trente corps de métiers – ébénistes, verriers, brodeurs, dinandiers – ont été mobilisés pour donner forme à cette nouvelle légende. On parle de précision, de discipline, mais ce qui frappe, c’est l’émotion : derrière chaque courbe, chaque matériau, la main des artisans raconte une histoire.
L’élégance de la lenteur
En 1925 déjà, les « grands ensembliers » – Jacques-Émile Ruhlmann, Jean Dunand, René Prou – signaient des ensembles décoratifs complets, où mobilier, textiles, luminaires et arts de la table composaient un univers cohérent. Le voyage en paquebot ou en train devenait une expérience sensorielle totale, où l’on n’habitait pas seulement un espace : on vivait une esthétique. Un siècle plus tard, l’Orient Express de 2025 reprend ce flambeau. Plus qu’un mode de transport, il proposera une nouvelle philosophie du voyage : ralentir, savourer l’instant, retrouver le luxe du silence et de la contemplation. À rebours de l’immédiateté, il rappelle que voyager peut être un art.
Un geste contemporain
Sous la direction de Maxime d’Angeac, le futur Orient Express conjuguera donc héritage et modernité : sobriété énergétique, durabilité, haute technologie, mais aussi confort et raffinement absolus. Ici, la rigueur technique se marie à la grâce du détail. « Ce qui m’importe, dit l’architecte, c’est de créer des cadres de vie, pas des décors. »
Cette vision se reflète dans chaque espace, conçu comme une partition orchestrée par les meilleurs artisans français. Le luxe, ici, ne se montre pas : il se devine, dans la justesse des proportions, le choix des matières, la lumière qui glisse sur un bois laqué ou une soie tendue.
Un hommage vivant
En associant son nom à l’exposition du Musée des Arts Décoratifs, Orient Express inscrit sa renaissance dans une histoire plus vaste : celle de l’Art déco, de son exigence et de son raffinement. Comme en 1925, il célèbre « l’élégance utile », cet art subtil de magnifier le quotidien. Car le train reste plus qu’un mythe : une destination en soi, un monde en mouvement. Un voyage qui se vit autant dans l’instant que dans la mémoire, reliant passé et futur par la main patiente des artisans et la vision exigeante de ses créateurs.
©DM027/08/2025 Photos : ©Orient Express, Maxime d’Angeac