
Inauguration de la « Maison 4 » à Knokke avant celles de Paris et de Londres, concept de « one-global brand » pour définir Renault, esprit international et maîtrise des coûts : Arnaud Belloni, le directeur du marketing de Renault nous a proposé une masterclass rafraîchissante au début de l’été.
Knokke, début d’été 2025. Le soleil inonde la digue, les terrasses débordent de conversations, et au coin d’une rue, une silhouette élégante s’avance. Costume ajusté, regard pétillant, énergie contagieuse : Arnaud Belloni ne se contente pas d’entrer dans une pièce, il la transforme. Ce jour-là, il inaugure Maison 4, un pop-up store chic et coloré imaginé pour célébrer le retour de la Renault 4. Mais très vite, on comprend que le vrai spectacle, c’est lui.
Un homme qui parle en musique
Belloni a le sens du rythme. Dans sa bouche, le marketing devient une partition, les voitures des morceaux de musique et les campagnes publicitaires des refrains qu’on fredonne encore après coup. À l’écouter, la Renault R5 électrique n’est pas une simple citadine : c’est un tube pop remixé pour la génération électrique. Et la R4 ? « Une légende à qui l’on offre une nouvelle voix », glisse-t-il avec ce sourire de producteur sûr de son effet. Cette approche, il ne l’a pas inventée hier. Avant d’orchestrer le renouveau de Renault, Arnaud Belloni a fait ses armes chez Fiat. On se souviendra d’ailleurs que, en 2007, le constructeur transalpin avait imaginé la « Casa 500 » pour propulser la Nuova 500 dans l’air du temps. « Une voiture, ce n’est pas qu’un objet mécanique, c’est un univers », aime à rappeler Belloni.
Le marketing comme art de vivre
À 360 degrés, Belloni soigne les détails. Les salons automobiles ? Pas des parkings avec des prix, mais des shows, dit-il. Les concessions ? Des lieux d’expérience, comme des Apple Stores où chaque objet, chaque atmosphère, raconte une histoire. Même le sac avec lequel on repart doit avoir du style. On pourrait croire à une obsession, mais c’est bien plus que ça : une conviction profonde que l’émotion précède la raison, et que c’est elle qui guide l’achat.
Entre business et passion
Sous les feux des projecteurs, l’homme garde pourtant les pieds sur terre. L’internationalisation ? Il en fait un levier d’efficacité. Une communication globale coûte moins cher que des campagnes locales, et permet de libérer du budget pour des partenariats qui parlent au cœur, comme Roland-Garros. « Le client Renault aime le sport, l’énergie, la culture populaire. Alors allons le chercher là où il vibre », explique-t-il, pragmatique.
Résultat : Renault, 125 ans cette année, est redevenue une marque mondiale forte, présente dans 120 pays, profitant de la vague électrique avec une identité pop-culture unique.
Un maestro prêt pour le prochain acte
Le départ de Luca De Meo, CEO de Renault Group les cinq dernières années, parti rejoindre l’empire du luxe Kering, n’a pas entamé son enthousiasme. Au contraire, Belloni voit dans ce nouveau cycle une opportunité. Alpine, Dacia, Renault : chaque marque a sa mélodie à jouer, et lui se prépare à tenir la baguette. Car Arnaud Belloni est un chef d’orchestre, un maestro qui dirige avec panache une symphonie faite de voitures, d’images et d’émotions. Quand il parle de Renault, on croirait entendre une playlist : des classiques remixés, des nouveautés entraînantes, une énergie électro-pop qui donne envie de danser… ou de prendre le volant.
©DM026/08/2025 Photos : ©Renault