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Lotus Emeya S : la super-GT électrique selon Hethel

Avec l’Emeya, Lotus entre dans une nouvelle ère. Loin des sportives ultra-légères qui ont fait sa réputation, la marque britannique adopte désormais l’électrique et s’attaque à un segment inattendu : celui de la berline grand tourisme. La Lotus Emeya S, version équilibrée de la gamme, combine design radical, dynamisme soigné et technologie moderne pour proposer une vision très singulière de la GT électrique.

Extérieurement, l’Emeya impressionne par ses lignes tendues et son allure futuriste. Avec ses 5,13 mètres de long et sa hauteur contenue de 1,46 m, elle évoque autant une supercar qu’une berline de luxe. L’aérodynamisme a été particulièrement travaillé, avec un coefficient de traînée remarquable de 0,21. Les éléments actifs – ailettes, becquet arrière, diffuseur – participent à cette efficacité tout en affirmant un style sportif et audacieux.

À bord, l’habitacle de l’Emeya tranche avec le passé de Lotus. Exit le minimalisme spartiate : place à une ambiance haut de gamme, entre cockpit technologique et salon raffiné. Les matériaux sont nobles, durables, et l’assemblage précis. On trouve un grand écran central de 15,1 pouces, une instrumentation numérique discrète, un affichage tête haute en réalité augmentée, et une interface fluide baptisée Hyper OS. Les sièges, enveloppants et électriques, offrent un excellent compromis entre maintien et confort. L’espace à bord est généreux à l’avant comme à l’arrière, et le coffre de 509 litres, complété par un petit frunk de 31 litres, rend la voiture utilisable au quotidien.

Sous le capot, ou plutôt dans les soubassements, la Lotus Emeya S embarque deux moteurs électriques (un par essieu) pour une transmission intégrale et une puissance combinée de 612 chevaux (450 kW) et 710 Nm de couple. Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,2 secondes, et la vitesse maximale atteint 250 km/h. Malgré ses 2 560 kg, l’Emeya S se distingue par une tenue de route exemplaire. La suspension adaptative, le châssis actif, le centre de gravité bas et la gestion fine du couple permettent un comportement vif, rigoureux et rassurant, fidèle à l’esprit Lotus.

Côté batterie, l’Emeya S est équipée d’un pack de 102 kWh net (112 kWh brut), offrant une autonomie allant jusqu’à 610 km en cycle WLTP. Lors de notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 19,5 kWh/100 km, soit environ 520 à 540 km d’autonomie réelle. La recharge est un autre point fort : grâce à son architecture 800 V, l’Emeya accepte jusqu’à 350 kW en courant continu, permettant un passage de 10 à 80 % en 18 minutes. En courant alternatif, elle peut aussi encaisser jusqu’à 22 kW, ce qui reste rare.

En matière d’assistance et de connectivité, Lotus propose une dotation complète : conduite semi-autonome de niveau 2+, caméras 360°, système audio KEF, mises à jour OTA et application smartphone complètent l’équipement. L’interface Hyper OS est prometteuse, même si quelques petits bugs ont été notés sur notre modèle de présérie.

En résumé, la Lotus Emeya S est une réussite. Elle combine des performances de haut niveau, une conduite réellement engageante et un confort de GT moderne. 

Contrairement à beaucoup de concurrentes qui misent tout sur la performance brute ou sur le luxe excessif, la Lotus cultive un équilibre subtil, fidèle à l’ADN de la marque, tout en s’ouvrant à un nouveau public.

Les points forts :

Design distinctif et travaillé
Excellente autonomie et recharge très rapide
Comportement routier dynamique malgré le poids
Confort et finitions haut de gamme
Habitabilité et aspects pratiques bien pensés

Les points faibles :

Poids élevé
Interface encore jeune, à peaufiner
Image de marque en mutation
Prix élevé (mais cohérent face aux rivaux)

La Lotus Emeya S s’adresse aux amateurs de conduite exigeante qui veulent rouler électrique sans compromis. Une alternative audacieuse et crédible aux Porsche Taycan 4S, BMW i5 M60 ou Tesla Model S Dual Motor.

©DM17/05/2025 Texte et photos : ©Pierre Fontignies