
Imaginez : Milan au mois d’avril, la lumière dorée d’un printemps italien glisse sur les pavés du quartier de Brera. En marge du Salone del Mobile, épicentre mondial du design, un constructeur automobile chinois crée l’événement. BYD, géant de l’électrique et désormais prétendant au trône du luxe, y dévoile sa nouvelle muse : la Denza Z9GT.
Avec son ambition claire — détrôner BMW et Mercedes d’ici 2030 — BYD ne fait pas dans la demi-mesure. Sa division premium Denza, née il y a 15 ans avec le soutien technique de Mercedes-Benz, incarne cette montée en puissance. Et pour son baptême européen, rien de moins qu’un événement haute couture orchestré à la milanaise, en présence de Stella Li, vice-présidente de BYD, baskets Céline aux pieds et regard résolument tourné vers l’avenir.
Le raffinement comme mot d’ordre
La Z9GT est bien plus qu’une voiture : c’est une déclaration de style. Pensée comme un break de chasse de luxe, elle évoque sans détour la silhouette des Porsche Panamera et Taycan, tout en affirmant sa propre personnalité. Le dessin, signé par Wolfgang Egger (ex-Alfa Romeo, Audi), s’inspire de la soie : noble, fluide, sensuelle. Sa devise ? « L’élégance ne consiste pas à être remarqué, mais à durer dans le temps » — un mantra tout droit sorti de l’univers d’Armani. À l’intérieur, place à une scénographie sensorielle : cuir Nappa, boiseries ciselées, écrans ultra-haute définition, réfrigérateurs intégrés et système audio signé Devialet. Une expérience immersive, où chaque détail évoque un lounge Emirates en première classe.
Technologie d’avant-garde, ADN européen
Mais Denza ne se contente pas de séduire par l’esthétique. Elle mise aussi sur la puissance et la précision. Avec un 4 cylindres turbo de 207 ch couplé à trois moteurs électriques, la Z9GT PHEV développe une puissance totale de 858 chevaux. L’accélération ? Surréaliste. Le silence de son habitacle ? Monacal. On évoque même une conduite méditative, façon chapelle Sixtine.
Côté sécurité, la technologie frôle la science-fiction : direction arrière capable d’un “crab walk”, maintien de trajectoire jusqu’à 180 km/h même en cas d’éclatement de pneu, et un cortège de systèmes ADAS dignes d’un épisode de MacGyver.
Cette quête de perfection s’incarne aussi dans les talents européens qui rejoignent le projet, à l’image d’Alfredo Altavilla, ancien bras droit de Sergio Marchionne chez Fiat Chrysler Automobiles (FCA). Un symbole fort de la fusion entre vision asiatique et savoir-faire occidental.
Une ambition soyeuse
Denza ne cache pas son ambition : rejoindre le cercle très fermé des marques premium. La comparaison avec Lexus, spin-off de Toyota, n’est pas fortuite. Mais à la différence du Japon, la Chine avance avec des moyens quasi illimités, une volonté inébranlable et un sens du design en pleine effervescence. Et si l’élégance automobile du futur venait désormais de l’Est ? En tout cas, Denza ne se contente plus d’imaginer ce futur — elle est déjà en train de le façonner.
©DM18/04/2025 Photos : ©Denza